maandag 21 maart 2011

Yves BONNET, oud directeur van de DST, vraagt:

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Raison garder
Curieusement, alors que l'armée libyenne a repris le contrôle de la situation et réduit, une à une, les poches de la rébellion que d'aucuns appellent la révolution, l'attention des organes d' « information » s'en détourne, et les déclarations des hommes politiques se raréfient. A cette retenue, deux causes concourent: la catastrophe qui affecte le Japon et les succès, précisément, des forces loyales au gouvernement libyen.
Force est de le reconnaître, la reprise en mains d'une situation qui faisait la joie des commentateurs et des chancelleries prend de court les apôtres d'une intervention à la façon des carabiniers d'Offenbach, qui se voyaient, qui le premier à avoir reconnu un nouveau pouvoir même autoproclamé, qui mettre la main sur le pétrole libyen, qui se venger enfin d'un dictateur « provocateur et judéophobe ».
La nuée de journalistes qui avaient envahi Benghazi promue par le président français capitale d'un nouvel Etat et qui, à quelques exceptions près, avaient oublié que Tripoli est la première ville du pays, cette nuée se trouve bien en peine d'expliquer pourquoi et comment s'est opéré ce renversement de tendance et préfère désormais s'en tenir à des communiqués sibyllins ou à des pronostics désespérés, comme la promesse d'un bain de sang et de représailles horribles.
A la vérité, qu'en est-il de tout ce déluge de paroles, de condamnations, d’anathèmes, aussi envahissants que la boue du tsunami japonais? Où sont les analyses lucides, les propos retenus, les commentaires distants que mérite un événement aussi considérable qu'une sédition, légitime ou non? Quels sont les hommes politiques qui se sont appliqués à l'objectivité et qui n'ont pas cédé à la tentation de hurler avec les loups? Où sont les amis de la Libye, que sont devenus les hommes d'affaires qui faisaient antichambre dans les palaces de Tripoli, et quémandaient des rendez-vous qui finissaient par être accordés? Combien se sont aventurés à prêcher la modération, à se souvenir des collaborations avec les services libyens dans la lutte contre Al Qaida ou la maîtrise de l'immigration clandestine? Qui a simplement demandé le recul avant la décision, l'examen avant l'intervention?
Je ne cache pas ma déception de toute cette agitation unilatérale, de cette décision présidentielle de reconnaissance d'une entité indéfinie et sans réelle légitimité, prise dans la précipitation et en l'absence de concertation ni même, probablement, de consultation de nos propres services diplomatiques, alors que, dans le même temps, la Résistance à l'ochlothéocratie iranienne, démocratique et organisée, est tenue faussement pour terroriste. Comment ainsi faire fi des prérogatives du Parlement, de la solidarité européenne, et, plus simplement, du droit international? Sous quel régime vivons-nous? Une monarchie absolue? Une autocratie napoléonienne?.
Heureusement, nos partenaires européens, l'Allemagne en tête, ont eu la sagesse de se montrer plus circonspects et les réactions de nos amis américains ou turcs aidant, le pire, le ridicule d'une guerre livrée sans avoir été déclarée, comme contre la Serbie, évité.
Il reste désormais à accomplir ce qui aurait dû l'être dès le premier jour, prendre la mesure des évènements qui secouaient le Maghreb et la péninsule arabique, respecter les règles internationales, à commencer par la souveraineté des Etats, et à faire un bilan HONNETE de ce qui s'est réellement passé, en laissant aux irresponsables le soin de condamner et de distribuer des bons points comme à l'école de nos jeunes années.
Laissant de côté un philosophe qui a dépensé beaucoup d'énergie à soutenir, en Bosnie, un camp d'où sont sortis, peu d'années plus tard, les futurs combattants d'Al Qaida et un ancien ministre des affaires étrangères qui appelle encore à la violation de la souveraineté des Etats, sous le prétexte d'un droit d'ingérence qui s'arrête à la frontière de certains pays. Et cessons de vouloir donner des leçons au monde, nous qui ne fûmes pas parfaits dans la conduite de nos propres conflits.
Plus modestement, revenons à la réalité et, si nous le pouvons, à la Vérité. Essayons de raison garder.

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