zaterdag 23 augustus 2008

Bernard-Henri Lévy alweer in nauwe schoentjes

Publié sur Rue89



Contrairement à ce qu’il a écrit dans Le Monde, le philosophe n’a pu se rendre dans la ville de Gori. Ce n’est pas la seule affabulation.

Qu’on l’apprécie ou non, il faut reconnaître que Bernard-Henri Lévy, qui s’est rendu la semaine dernière en Géorgie, ne manque ni de courage, ni de convictions. Mais BHL n’est pas un journaliste, et le récit qu’il a rapporté pour Le Monde, titré « Choses vues dans la Géorgie en guerre », est à prendre avec des pincettes. Ainsi, lorsque BHL déclare qu’il est arrivé à Gori mercredi 13 août et qu’il a vu une ville « brûlée », il affabule. Il n’a pas réussi à entrer dans la ville.
Rue89 a entrepris de faire ce que les confrères anglo-saxons appellent un « fact-checking », une vérification des informations livrées par un reporter. Ce que BHL n’est pas : il est présenté dans le quotidien comme « philosophe et essayiste » et son récit a été prudemment rangé sous l’étiquette de « témoignage ». Il n’en reste pas moins que ce récit occupe deux pages au centre d’un journal jouissant d’une autorité certaine en matière d’information internationale.
Deux jours et demi de balade, dans la confusion de la guerre
Commençons par ce que ne raconte pas le « témoignage » de BHL : les conditions de la balade. Mercredi 13 août, rendez-vous est pris à l’aéroport du Bourget devant l’aérogare de Darta, une compagnie d’aviation privée. Le philosophe a loué un jet pour rallier Tbilissi, qui n’est plus desservie.
Il est accompagné par son vieux complice, l’éditeur Gilles Hertzog, le documentariste Raphaël Glucksmann et un journaliste de France Culture, Omar Ouamane. Plus un garde du corps. Le jet se pose vers midi en Géorgie, « juste pour le déjeuner », précise Raphaël Glucksmann. Prévenue par son ambassadeur à Paris, la présidence géorgienne a dépêché l’un de ses traducteurs pour accompagner BHL durant tout son séjour.
Celui-ci sera court, puisque Bernard-Henri Lévy repartira samedi matin, à 8 heures, de Tbilissi. Il aura donc passé deux jours et demi en Géorgie. L’équipage descend au Marriot Tbilissi, un hôtel cinq étoiles fréquenté par les journalistes et les diplomates.
Plusieurs journalistes français, surpris par sa présence, interrogent dès son arrivée l’intellectuel qui ne cache pas les motifs de son voyage : défendre la liberté en Géorgie contre l’ogre russe. Plusieurs radios, comme France Inter, France Info ou RFI, diffuseront des extraits de ces interviews.
La multiplication des chars
Dans un minibus blanc climatisé, direction Gori, l’une des villes occupées par les troupes russes. Première « chose vue », sur la route :
« Le fait est que la première présence militaire significative à laquelle nous nous heurtons est un long convoi russe, cent véhicules au moins, venu tranquillement faire de l’essence en direction de Tbilissi. »
L’envoyé spécial du Nouvel Observateur, Christophe Boltanski, qui emprunte la même route, le même jour, a compté les véhicules de cette colonne. Il en a recensé trente: six camions de troupes, six camions citernes, sept blindés APC, trois camions essence, six chars, deux ambulances.
Encore quelques kilomètres et l’équipage retrouve un groupe de journalistes, bloqués à un barrage tenu par la police géorgienne. Les journalistes ont suivi Alexandre Lomaia, le conseiller géorgien pour la sécurité nationale, qui avait décidé courageusement de se rendre à Gori, accompagné de l’ambassadeur d’Estonie. Le convoi est bloqué à quelques kilomètres au sud de la ville. BHL descend alors de sa camionnette blanche.
Vincent Hugeux, grand reporter à L’Express, s’étonne :
« J’ai reconnu sa silhouette. Il était accompagné de Gilles Hertzog et Raphaël Glucksmann. BHL a même lancé à un journaliste français : ‘Ah, mais nous sommes confrères !’ »
Ne pas voir Gori, mais en parler quand même
BHL franchit le barrage, dans des conditions sur lesquelles nous reviendrons, et racontera dans Le Monde la scène suivante :
« Nous arrivons à Gori. Nous ne sommes pas au centre-ville. Mais, du point où Lomaia nous a laissés avant de repartir, seul, dans l’Audi, récupérer ses blessés, de ce carrefour que contrôle un char énorme et haut comme un bunker roulant, nous pouvons constater les incendies à perte de vue. Les fusées éclairantes qui, à intervalles réguliers, illuminent le ciel et sont suivies de détonations brèves. Le vide encore. L’odeur, légère, de putréfaction et de mort.
« Et puis, surtout, le bourdonnement incessant des véhicules blindés et, une fois sur deux à peu près, des voitures banalisées remplies de miliciens reconnaissables à leurs brassards blancs et à leurs cheveux retenus par des bandanas.
« Gori n’appartient pas à cette Ossétie que les Russes prétendent être venus « libérer ». C’est une ville géorgienne. Or ils l’ont brûlée. Pillée. Réduite à l’état de ville fantôme. Vidée. »
Problème : BHL n’est jamais « arrivé à Gori », et les Russes n’ont pas « brûlé » la ville.
Que s’est-il passé ? Avec son équipe, il s’est débrouillé pour passer ce premier barrage en compagnie d’Alexander Lomaia et de quelques autres personnes (l’ambassadeur estonien, la députée européenne Marie-Anne Isler-Béguin et la journaliste du Washington Post Tara Bahrampour).
Deux heures plus tard, vers 22h30, dans la nuit noire, BHL est de retour au premier barrage où attend la presse. Il sort du véhicule, le visage grave, et avec sa voix de Malraux, il témoigne devant les journalistes:
« La ville est nettoyée, Gori est une ville fantôme, il y a des flammes partout ; apparemment pas âme qui vive, Gori a été vidée de sa population. C’est ce que les Russes appellent la pacification. »
L’eurodéputée Marie-Anne Isler-Béguin intervient alors pour démentir : « mais non, on n’était pas à Gori », dit-elle aux journalistes, « on a été bloqués à un barrage à 1,5 kilomètre de la ville ». Elle connaît cette région depuis huit ans. Seuls les champs brûlaient, ajoute-t-elle. Les armées brûlent parfois les champs pour éviter le risque des snipers embusqués.
Plusieurs témoins confirment : BHL n’était pas à Gori
Déléguée du Parlement européen pour le Caucase Sud, Marie-Anne Isler-Béguin revient sur l’épisode pour Rue89:
« Je viens de découvrir son témoignage. Je suis un peu surprise qu’il n’ait pas tout à fait dit comment ça c’était réellement passé. Mais il a peut-être oublié… J’ai vu Bernard-Henri Lévy pour la première fois lors de ce voyage au check-point où étaient bloqué tous les journalistes, à cinq kilomètres de Gori.
« Si Bernard-Henri Lévy est monté avec Lomaia et moi, c’est parce que j’ai intercédé en sa faveur. C’est lui qui m’a demandé : « Madame la députée, je voudrais me joindre à la délégation. » Et c’est moi qui ait obtenu l’accord de l’ambassadeur d’Estonie. Dommage qu’il ait oublié ce petit détail… En plus, c’est le seul qui soit monté dans la voiture avec son garde du corps.
« Et il y a d’autres approximations. S’il arrive à distinguer les militaires des paramilitaires, il est plus doué que moi. S’il a senti une odeur de putréfaction, moi pas. Il écrit aussi que Gori a été brûlée, pillée et réduite à l’état de ville fantôme, mais à ce moment-là, on ne pouvait pas le dire, tout simplement parce que personne n’y était encore allé. Enfin, nous nous sommes arrêtés à 1,5 kilomètre de Gori. »
Gilles Hertzog, fidèle compagnon de route de BHL, confirme lui aussi la version de l’élue :
« Non, on n’est pas rentrés dans la ville, on est resté à l’orée de la ville, je ne sais pas à combien de kilomètres de Gori. Il faisait nuit, on apercevait vaguement des bâtiments quand il y avait des fusées éclairantes, mais on n’était que sur le bas-côté d’une route. Il y avait des champs qui brûlaient autour de nous, on nous a dit que c’était du ‘farming’ [des feux allumés par des cultivateurs, ndlr], mais je ne l’ai pas cru. »
Et même divergence avec BHL sur l’odeur de putréfaction :
« Personnellement, je n’ai rien ressenti, mais peut-être que mon ami Bernard-Henri Lévy lui l’a ressentie. »
Dans son reportage, la journaliste du Washington Post raconte elle aussi cette virée, mais en précisant bien clairement, en début de l’article, qu’elle n’a pas vu la ville. Le « byline », l’indication du lieu et de la date du reportage placée au début du texte, est très clair : « OUTSIDE GORI, Georgia, Aug. 13 » [« En dehors de Gori, en Géorgie, le 13 août »].
Vendredi 15 : un « braquage » qu’il n’a pas vu
Et que penser de la seconde tentative pour se rendre à Gori le vendredi ? BHL écrit dans Le Monde :
« Vendredi matin. Nous décidons, avec Raphaël Glucksmann, Gilles Hertzog et la députée européenne, de revenir à Gori que, suite à l’accord de cessez-le-feu rédigé par Sarkozy et Medvedev, les Russes auraient commencé d’évacuer et où nous sommes censés rejoindre le patriarche orthodoxe de Tbilissi en partance, lui-même, pour Shrinvali, où des cadavres géorgiens seraient livrés aux porcs et aux chiens.
« Mais le patriarche est introuvable. Les Russes n’ont rien évacué. Et nous sommes même, cette fois, bloqués vingt kilomètres avant Gori quand une voiture, devant nous, se fait braquer par un escadron d’irréguliers qui, sous l’œil placide d’un officier russe, fait descendre les journalistes et leur arrache caméras, argent, objets personnels et, finalement, leur véhicule.
« Fausse nouvelle, donc. L’habituel ballet des fausses nouvelles dans l’art duquel les artisans de la propagande russe semblent décidément passés maîtres. Alors, direction Kaspi, à mi-chemin entre Gori et Tbilissi, où l’interprète de la députée a de la famille et où la situation est, en principe, plus calme. »
Le documentariste Raphaël Glucksmann conserve un souvenir différent de ce « braquage ». Le convoi de trois voitures est stoppé au dernier barrage de la police géorgienne où on leur déconseille fortement de continuer :
« Les policiers nous ont raconté qu’une voiture de l’UNHCR [le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies, ndlr] venait de se faire dépouiller au barrage russe. Nous avons donc rebroussé chemin. Je n’ai pas vu cette scène. C’est simple, la route fait un coude et juste après, à 500 mètres environ de là où nous sommes, il y a le barrage russe, mais on ne le voit pas. »
La version de l’eurodéputée sonne, elle aussi, bien différemment de celle de BHL. Contrairement à ce qu’affirme l’intellectuel, elle n’était pas à ses côtés à ce moment précis :
« Le jeudi, les autorités géorgiennes m’ont assuré que je pourrais aller le lendemain à Gori avec un convoi humanitaire. Mais, le vendredi, on attend une heure, deux heures, et on n’obtient toujours pas d’accord des Russes pour faire partir le convoi humanitaire.
« Je n’ai donc pas pris de voiture en direction de Gori avec Bernard-Henri Lévy. Je n’ai pas non plus cherché le patriarche, qui a eu l’autorisation de se rendre à Shrinvali pour aller récupérer des corps de Géorgiens, car je savais où il était, mais j’ai seulement regretté de ne pas l’avoir contacté avant.
« Je n’avais toujours pas bougé de Tbilissi quand, avec mon assistante géorgienne, on décide alors de se rendre au village de Kaspi, qui n’est pas en zone occupée. Et c’est là que Bernard-Henri Lévy revient vers moi et me dit : « On a fait équipe hier, est-ce qu’on continue à faire équipe ? »
Gilles Hertzog, n’était pas non plus avec BHL :
« Moi, je ne sais pas, je n’étais pas dans la même voiture que lui. Je ne sais plus exactement… Vous savez, on laisse faire nos chauffeurs, ce sont eux qui décident, qui savent où on peut aller. »
Les autos partent en fait à Kaspi pour constater la destruction d’une usine électrique que filmera Glucksmann.
Dernière soirée à Tbilissi, Sartre et la pureté dangereuse
Vendredi, seconde rencontre du philosophe avec le président géorgien Mikheïl Saakachvili. Bloqué depuis plusieurs jours dans sa résidence, le chef d’Etat interroge BHL et Raphaël Glucksmann :
« Il nous a demandé comment c’était à Gori et Kaspi. Puis, ils ont un échange sur le thème : « Pourquoi l’Occident ne répond pas ? »
Dans le récit qu’il a rapporté pour VSD, Hertzog raconte :
« Bernard-Henri Lévy tente de leur remonter le moral. Pourquoi ne pas inciter les pays de l’Otan qui ont appuyé la demande de la Géorgie à se prononcer solennellement ? Pourquoi ne pas tenir vos conseils des ministres dans une ville menacée ? Saakachvili retrouve un instant le sourire. ‘Très bonnes idées !’, lance-t-il. »
Ensuite, selon Glucksmann, les deux hommes parlent philosophie :
« Saakachvili a lu ‘La Pureté dangereuse’ et puis il a eu une prof de philo, ancienne correspondante de Sartre, et comme BHL a écrit sur Sartre… »
Retour à l’hôtel à l’aube, fin de l’escapade, tout le monde reprend l’avion vers 8h du matin. Direction Nice, où BHL a un rendez-vous. La folle vie continue.
Le journal britannique The Independant ne s’est pas trompé sur la leçon à tirer de toute l’histoire. Dès lundi 18 août, il écrivait:
« Les Américains ont envoyé des couvertures, les Estoniens des médecins, mais ce sont les Français qui, assurément, sont venus au secours des gens de l’Ossétie du Sud en proposant d’envoyer leur ‘nouveau philosophe’ [en français dans le texte, ndlr] Bernard-Henri Lévy. »

Julien Martin, Pascal Riché et David Servenay

dinsdag 19 augustus 2008

B-plusser vergaloppeert zich

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Het Laatste Nieuws
19 augustus 2008

Don Quichotte tegen de Vlag
Luc Van Der Kelen

België is een republiek van burgemeesters zegt Herman De Croo. Geen volksgroep die opstandiger is. Remember Roger Nols met zijn Vlaams loket in Schaarbeek. De regering moest er een regeringscommissaris naartoe sturen. Denk aan José Happart, burgemeester in Voeren tot hij niet meer nodig was voor de PS. De regering-Martens-Verhofstadt is over hem gestruikeld. De regering –Leterme dreigt net zo goed te vallen over burgemeesters. Die van B-H/V en die van ’t FDF. Nu is er de onvolprezen burgemeester van Lennik, Willy De Waele. Hij is de Don Quichotte, de man die vecht tegen (Belgische) vlaggen. Zijn doel: beroemder worden dan Michel Doomst en Leo Peeters samen, denk ik. Zijn methode: burgerlijke ongehoorzaamheid. Zijn wapen: onverzettelijkheid tot op het randje van het ridicule. Heb er zo een paar en het is hier straks Kosovo. Willy De Waele. Vindt België een pierenlandje, hij zal de vlag niet meer hangen zolang het land niet quasi opgedoekt is. Als die FDF’ers ongehoorzaam mogen zijn, waarom hij dan niet. Nu van veel dingen één: een burgemeester is verplicht de wetten van het Belgische volk te doen toepassen. Alle wetten, niet enkel diegene die hem goed uitkomen. Een burgemeester staat in voor de openbare orde. Deze burgemeester lokt ordeverstoring uit. Iedere dag komen er actievoerders zijn gemeentehuis bevlaggen en laat hij ze weer weghalen. Een burgemeester wordt geacht respect op te brengen voor de overheden en het democratisch regime, niet naar keuze alleen die van het Vlaams Parlement; Het Belgisch parlement is ook zijn parlement. Als dat de heer De Waele niet zint, moet hij koppels niet trouwen met de tricolore sjerp rond zijn buik. Dat hij dan consequent is en ontslag neemt wegens ‘morele onmogelijkheid tot besturen’ . Tussen haakjes: waar zit die strenge meneer Keulen nu? Durft hij een partijgenoot niet tot de orde te roepen, als hij over de schreef van de welvoeglijkheid gaat en ophoudt een vertrouwenspersoon te zijn voor al zijn onderdanen? En wat doet zijn partij, Open VLD? Zwijgen is instemmen.
lvdk@hln.be
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Christian Behrendt over Lennik

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Le Soir
mardi 19 août 2008
p. 11


Il y a quelques jours, le bourgmestre de Lennik a décidé de ne plus arborer le drapeau belge aux bâtiments publics de sa commune, (Le Soir du 14 août). Étant donné que le drapeau national nous appartient à tous, nous voudrions, dans les lignes qui suivent, exposer d’une manière simple le cadre juridique de son pavoisement. Autrement dit : qui doit arborer le drapeau belge, et quand ? (Les domaines maritime, aéronautique et diplomatique, demeurent soumis à des règles spécifiques)
Le principe de base est bien celui de la liberté : à moins qu’un texte juridique prévoit spécifiquement le pavoisement du drapeau national, celui-ci peut être hissé – mais peut aussi ne pas être hissé – à n’importe quel jour de l’année. En ce qui concerne les particuliers, cette règle épuise déjà le sujet.
Pour les autorités publiques belges (fédérales, régionales, communautaires, provinciales et communales), le principe de liberté demeure également applicable, sauf pour un certain nombre de jours, déterminés par un arrêté royal de 1974 (1). Cet arrêté énumère quinze jours au cours desquels le drapeau national doit être arboré aux édifices publics, les deux dates les plus marquantes de cette liste étant le 21 juillet et le 11 novembre, avec leurs importantes cérémonies nationales. Les treize autres jours commémorent également des évènements particuliers, mais n’ont pas nécessairement le statut de jours fériés légaux pour autant (ainsi notamment le 6 juin, jour anniversaire du Roi, qui n’est pas férié). Inversement, un certain nombre de jours fériés légaux ne sont pas repris dans la liste, de sorte que le principe de liberté s’y applique ; tel est notamment le cas du 1er janvier et du 15 août.
Ces développements permettent de comprendre que la décision prise par le bourgmestre de Lennik de ne plus arborer le drapeau national ne pose aucune difficulté aussi longtemps que l’on ne rencontre pas, sur le calendrier, l’un des quinze jours au cours desquels le pavoisement du pavillon belge est obligatoire (2) : le prochain jour obligatoire pour le pavoisement du drapeau national sera le 11 septembre, jour anniversaire de la reine Fabiola.
Avec la fédéralisation progressive de l’État, la situation s’est toutefois compliquée : l’autorité fédérale garde la compétence de réglementer le pavoisement de tous les bâtiments publics – fédéraux ou non – lors des quinze jours énumérés dans la liste de 1974 et lors des autres jours fériés légaux nationaux (puisque c’est elle qui détermine ces jours et le protocole de ceux-ci). Elle conserve aussi celle de réglementer le pavoisement des bâtiments fédéraux (ministères fédéraux et agences fédérales, bureaux de douane, gares, postes de police), et cela – si elle le souhaite – pour tous les jours de l’année.
Mais pour ce qui est du pavoisement, un jour « ordinaire », de bâtiments qui ne relèvent pas du fédéral (édifices communautaires, régionaux, provinciaux ou communaux), ce n’est désormais plus le fédéral mais les entités fédérées et leurs organes subordonnés qui sont autorisés à régler la matière. Ainsi, la Commission communautaire flamande (COCON) a édicté des dispositions qui règlent le pavoisement de ses bâtiments à Bruxelles. Et elle précise – en toute légalité – que trois drapeaux seulement seront arborés : le drapeau flamand (au milieu), le drapeau de la COCON et le drapeau de la Région de Bruxelles-Capitale (3). Chose notable : le drapeau national ne sera pas arboré. Par ailleurs, la Communauté flamande a prévu –également en toute légalité – que le drapeau national ne pourra pas être hissé seul mais devra, lorsqu’il est arboré, systématiquement être accompagné du drapeau flamand (4). D’ailleurs, si les deux sont hissés un jour « ordinaire », c’est le drapeau flamand qui a la préséance (5). Enfin, toujours lors de jours « ordinaires », le drapeau flamand peut être hissé seul, sans le drapeau national à ses côtés (6) : le bourgmestre de Lennik l’a bien compris.
Et pour finir, la question pour la grande distinction : qu’est-ce qui se passe, si le 11 septembre (prochain jour qui figure sur la liste des quinze jours au cours desquels le pavoisement du drapeau national est obligatoire), le lion flamand orne toujours seul la maison communale de Lennik ? Réponse : probablement rien. En effet, l’arrêté royal de 1974 n’établit aucune sanction spécifique en cas de non-respect de ses dispositions, et la tutelle générale sur les communes n’appartient plus à l’Autorité fédérale mais à la Région flamande. Et puis : le lendemain du 11 septembre, l’absence du drapeau national à Lennik sera de nouveau parfaitement légale. Tout cela, le bourgmestre le sait sans doute fort bien – et nous conduit ce faisant au « Musée des angles morts » du droit public belge. De ces angles, il y existe déjà une belle collection; et toute nouvelle réforme de l’État amène des pièces nouvelles.
À la veille du prochain remaniement institutionnel, dont certains souhaitent faire une révolution copernicienne, l’anecdote de Lennik peut nous apprendre deux choses. Premièrement, qu’il est malaisé – et dès lors à notre sens inopportun – de vouloir assurer l’attachement aux symboles belges par des règles juridiques contraignantes. Mais c’est la deuxième chose qui se situe au centre de notre pensée : lors de la rédaction des principaux textes de la future réforme de l’État, il conviendra de ne pas y procéder la nuit, à la hâte, autour d’un coin de table. Sinon, et pour rester dans l’image, le risque est grand pour notre structure fédérale de se trouver durablement placée dans la zone crépusculaire, à l’angle mort du soleil.

(1) Article 1er de l’arrêté royal du 5 juillet 1974 (modifié à quatre reprises, en 1983, 1989, 1993 et 1998).
(2) Cette règle est correctement appliquée par la Communauté flamande dans ses circulaires VR-95/37 du 24 mai 1995 et BA-97/11 du 4 juin 1997.
(3) Article 4 du règlement 00/04 du 9 juin 2000, confirmé par l’article 3 du décret flamand du 27 avril 2007.
(4) Décret flamand du 13 juin 1996.
(5) Circulaire flamande précitée du 24 mai 1995.
(6) Même circulaire.
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Christian Behrendt est professeur de droit constitutionnel comparé
et de théorie générale de l’Etat à l’Université de Liège.


maandag 18 augustus 2008

Interessen ? Wir ?

Georgien und Russland

Interessen? Wir?

Von Lorenz Jäger

16. August 2008

Es geht, wenn man diesen Intellektuellen glauben darf, um Menschenrechte, um Demokratie, um die Zukunft eines freien Europa. Um nichts anderes. Nicht um jene Pipelines, die das Öl vom Kaspischen Meer an Iran vorbeiführen, nicht um eine strategische Einkreisung Russlands durch mehr oder weniger offenes Einsickern der Nato in die Anrainerstaaten. André Glucksmann und Bernard-Henri Lévy entdecken auch diesmal wieder die Humanität genau dann, wenn amerikanische Interessen berührt sind. Nur: von diesen reden sie nicht.

Georgien hat mit der Gewalt in Südossetien begonnen? Allein die Frage sei „obsolet“, meinen die beiden Philosophen. Am Donnerstag veröffentlichten sie in der Zeitung „Libération“ unter dem Titel „SOS Georgien? SOS Europa!“ ein Manifest in dem von ihnen gewohnten alarmistischen Ton: Gegen jede einigermaßen vernünftige Diplomatie wird das Gespenst des „früheren und heutigen Faschismus“ in Anschlag gebracht. Ja, die Diplomaten nennen sie, eine groteske Nebenfigur von Proust zitierend, „unsere Norpois“, mit anderen Worten: historisch naive Versöhnler.

Ein Wendepunkt

In einem muss man den Autoren recht geben: Ein Wendepunkt der russischen Politik ist erreicht. Das riskante Abenteuer des Präsidenten Saakaschwili, mit Gewalt in Südossetien Fakten zu schaffen, ist missglückt. Russland hat bewiesen, dass es zur Selbstbehauptung in der Region fähig ist – ob dies den Europäern nun schmeckt oder nicht. Die beiden Philosophen sehen das anders. Wenn sie von Putins „Autokratie“ reden, dann versuchen sie, die alten Ängste vor dem Zarenregiment zu schüren. Man solle Russland aus der Runde der G 8 ausschließen, fordern sie, und gleich noch aus dem Europarat. Noch einmal geht es gegen die deutsch-russische Gaspipeline – und nun ist doch noch von der materiellen Basis die Rede! –, die an Polen vorbeiführt. „Kühnheit“ sei von Europa zu verlangen und Geistesschärfe. „Sonst ist es tot.“

Die Stimmen von Glucksmann und Lévy werden in Europa gehört, sie haben, in Deutschland etwa, das Portal „Perlentaucher“ auf ihrer Seite. Russland dagegen findet bis heute unter den europäischen Köpfen von Rang kaum Fürsprecher, der „Westen“ hat sich als normatives Leitbild durchgesetzt. Zwar gibt es politische Korrespondenten und Kommentatoren, die besonnener urteilen, aber bei den Intellektuellen dominiert die blanke Russophobie. Alexander Solschenizyn ist tot, und damit der einzige, auf dessen Wort auch die westlichen Geister vielleicht noch gehört hätten – aber hatten sie nicht schon lange vor seinem Tod ausgeblendet, was von diesem großen metaphysischen Nationalisten kam? Allen voran Glucksmann, der sich um die Wirkung des „Archipel GULag“ enorme Verdienste erwarb, aber vom späten Solschenizyn abrückte. Vielleicht war Émile Cioran der Letzte, der vor fast fünfzig Jahren in seinem Essay „Russland und der Virus der Freiheit“ mit philosophischen Argumenten, die auch dem westlichen Intellektuellen zugänglich waren, um Verständnis für die östliche Großmacht warb. Man muss ihn wiederlesen, um sich in diesen Tagen nicht verdummen zu lassen.

Antirussische Affekte

Es gibt einen antirussischen Affekt in Europa, den man kennen, aber von dem man sich nicht unbesehen beeindrucken lassen sollte. Der Affekt ist gerade im Konfliktfall immer mobilisierbar, wie schon zu Zeiten des Krim-Krieges in der britischen Presse die orthodoxe Religion als barbarisch-rückständig dämonisiert wurde. Bald galt das Zarenregiment in der Weltöffentlichkeit als „Feind der Menschheit“. Weil es der „Hort der Reaktion“ war, taten auch Marx und Engels im antirussischen Chor eifrig mit.

Zum Glück gibt es derzeit auch andere Stimmen, auch in „Libération“. Bernard Guetta, ehemaliger Moskau-Korrespondent von „Le Monde“, beginnt mit der Feststellung, Saakaschwili sei jedenfalls nicht der Alleinschuldige an diesem Konflikt, und das klingt schon maßvoller. Er warnt aber vor einer weiteren Forcierung der Nato-Perspektive für die Ukraine und Georgien - für die Glucksmann und Lévy im Frühjahr in einem offenen Brief an Angela Merkel plädiert hatten.

Die Menschenrechtsanwälte machen auf die Dauer ihre Sache lächerlich, wenn sie nicht von den Interessen reden - von denen der Vereinigten Staaten vor allem, aber auch, es ist kein Geheimnis mehr, von denen Israels. Und die Intellektuellen, zur kritischen Bestandsaufnahme verpflichtet, sollten auch die neuen Parolen aus Paris mit jener Skepsis betrachten, die ihr bestes Teil ist. Glucksmann und Lévy sind Intellektuelle, ja, durchaus. Aber aus ihrem martialischen Manifest spricht nicht die Stimme der Vernunft.



Text: F.A.Z.